musée dapper: les femmes représentées

Visite au musée Dapper rue Paul Valéry dans le 16° arrondissement de Paris pour l'exposition Femme dans les arts d'Afrique.

Les statuettes présentées sont exclusivement conçues et réalisées par les hommes. Elles témoignent de l'exclusivité que ceux-ci détiennent sur la représentation du monde dans lequel ils vivent. La différence homme-femme tient souvent à des détails plus qu'à des proportions: seins et sexe, pilosité, attributs (enfants ou lances). Les photographies qui accompagnent les statuettes montrent les mêmes détails sur les corps naturels : coiffure, bijoux, scarifications. Les femmes inspirent ces représentations et elles s'emparent de l'image qui leur est renvoyée. Elles s'y conforment. A la différence de la représentation féminine dans la culture occidentale  les pouvoirs dont elles sont investies ne sont pas ceux du sexe et de la séduction, mais ceux de la fécondité; les seins sont comme des pieux ou des lances; les enfants comme des attributs (les hommes ont des armes); le sexe fendu devient un détail secondaire presque anecdotique, au même titre que les irrégularités d'une barbe côté masculin. On apprend que les femmes ménopausées dont le pouvoir n'est plus ordonné par les maternités sont redoutées. Ce pouvoir de fécondité (et non pas de séduction et de corruption) ne consigne pas les femmes africaines à la seule maternité mais également à l'entretien de la terre  et favorisent leur implicaiton dans la création d'entreprises.

Notre société, moins traditionnelle propose des représentations de figures féminines qui pour n'être pas dans le registre du sacré ne sont pas sans effets conséquents sur l'image qu'elles ont d'elles mêmes et la mise en scène de leur corps. La violence entre les femmes procède sans doute dans notre culture de deux mouvements contraires qui caractérisent la société occidentale: la perte des rites qui encadrent strictement les conduites, les émotions et les moeurs; et la permanence d'une puissance des modèles masculins. L'un et l'autre favorisent peut-être une violence inter-féminine parfois physique, souvent verbale, contre les objets sans prendre des chemins créatifs spécifiques. Les femmes 'lâchées' dans la nature ne donnent pas pour l'instant à voir une représentation claire, spécifique d'elle même et du monde qui les entoure, ni de leur pouvoir et de leur énergie. Peut-être le 21° siècle nous apportera quelques réponses à ce sujet.

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Comments

[lune]

"la perte des rites qui encadrent strictement les conduites, les émotions et les moeurs;"" De quels rites s'agit-il ? S'agirait-il d'un manuel de bonne conduite pour jeunes filles tel qu'il en existait au 19ème siècle ?